Le Conseil de l'Europe célèbre son 75e anniversaire

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Publié le 03.05.2024 à 18h00 Mis à jour le 03.05.2024 à 18h00

Le 5 mai 1949, la Belgique, le Danemark, la France, l’Irlande, l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède et le Luxembourg ont signé le Traité de Londres instituant le Conseil de l’Europe. Le Ministre des Affaires étrangères de l’époque Joseph Bech y a apposé sa signature pour le Grand-Duché. Cette organisation emblématique s’est donnée comme devoir de promouvoir les valeurs démocratiques et les droits de l’homme.

Le traité de Londres signé par le ministre des Affaires étrangères Joseph Bech.

Le projet de loi n° 272, portant approbation du Statut du Conseil de l'Europe et de l'Arrangement relatif à la création de la Commission Préparatoire du Conseil de l'Europe, a été voté par la Chambre des Députés le 12 juillet 1949 par 45 voix contre 5.

 Le Conseil de l'Europe constitue une solution de compromis, prudente et pratique, qui sera certainement un commencement dans la voie de réalisation de l'unité européenne. Elle représente une grande espérance, et, en toute hypothèse, une expérience intéressante et méritoire sur le chemin de la paix.

Le rapporteur Fernand Loesch (CSV)

Entrée en vigueur du traité : le 3 août 1949

La notification de ratification par le gouvernement du Royaume-Uni le 3 août 1949 a marqué l’entrée en vigueur du texte pour les dix membres signataires. Les statuts fondateurs ont entrainé la création d’une assemblée consultative au sein du Conseil de l'Europe. Le ministre des Affaires étrangères, Joseph Bech, signataire pour le Grand-Duché, confiait à cette assemblée la noble mission « de créer et d'entretenir cet état d'esprit européen », plaçant ainsi les fondations d'une conscience collective et d'une solidarité continentale.

La première de l'assemblée consultative à l'Université de Strasbourg.

L’assemblée s’est réunie pour la première fois à l’Université de Strasbourg le 10 août 1949. Composée de parlementaires, elle se hisse au rang de pionnière en tant que première assemblée parlementaire pluraliste internationale de l'histoire, incarnant les idéaux de liberté, de justice et de coopération qui sont au cœur du projet européen.

Une délégation active au sein de l’APCE

Aujourd'hui encore, les députés luxembourgeois participent activement aux travaux de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE). Vous trouverez ci-après la composition actuelle de la délégation luxembourgeoise.

Présidence luxembourgeoise

Le Grand-Duché de Luxembourg assurera la présidence du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe de novembre 2024 à mai 2025. Au niveau parlementaire, les 46 États membres seront invités du 28 au 29 novembre 2024 à l’Abbaye de Neumünster pour la tenue de la réunion du bureau et de la commission permanente de l’APCE.

Le saviez-vous ?

Avant de devenir l’hymne de l’Union européenne en 1985, « Ode à la joie » était l’hymne du Conseil de l’Europe depuis 1972. Idem pour le drapeau européen : en 1955 le Conseil de l’Europe se dote du drapeau bleu avec douze étoiles ; le Parlement européen s’en empare en 1985.

Qui étaient les membres de la première délégation luxembourgeoise ?

  • Le lendemain du décès de Fernand Loesch, un hommage lui fut rendu le 18 décembre 1984 par le président du parlement Léon Bollendorff : « Rapporteur de nombreux projets de loi, membre de l'Assemblée commune de la CECA, membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, Président de la circonscription du Centre du Parti Chrétien-Social, Président du groupe parlementaire du PCS, membre de nombreux conseils et associations, cet homme exceptionnel, grâce à une brillante intelligence, à une ardeur au travail et à une énergie admirable, a marqué de son empreinte, sur de multiples plans, l'histoire de notre pays. »

  • Le parcours politique de Michel Rasquin se dessine tant aux multiples rôles et responsabilités luxembourgeoises qu’européennes. Bourgmestre de la ville d’Esch-sur-Alzette, il a incarné la voix du peuple en tant que président éloquent du LSAP. Son engagement sans faille l'a conduit à siéger en tant que député et à conseiller de l'État dans des périodes cruciales de l'histoire luxembourgeoise. En tant que ministre de l’Économie, il a façonné les fondements du développement économique du pays. Pour couronner sa carrière, il a été nommé premier commissaire luxembourgeois dans la Commission européenne inaugurale, laissant ainsi une empreinte indélébile sur la scène politique européenne. Son héritage perdure comme un symbole de dévouement et de vision pour les générations futures.

  • La carrière parlementaire de Roger Wolter s’étend de 1946 à 1951 et de 1959 à 1964. À son décès en 1971, le président de la Chambre des Députés Pierre Grégoire l'a décrit comme un homme au « caractère franc et jovial », reflétant ainsi son approche authentique de la vie politique. De plus, Pierre Werner, Ministre d’État, lui a attribué « une parfaite intégrité, défendant ses idées avec une verve particulière, mais ayant toujours apporté à nos discussions, notamment avec le Gouvernement, non seulement la franchise, mais aussi la bonne volonté », soulignant ainsi l'impact de son engagement et de son éloquence dans le débat public.